Chauffage et condensation / humidité dans l’air, il y a t’il un lien?

Est-ce que chauffer plus diminuera la condensation ?
Existe-t-il une corrélation entre chauffage et condensation ?
Comment diminuer la présence de condensation ? En chauffant plus ou moins ?

Ces questions reviennent souvent lors de nos expertises humidité…

Il n’y a malheureusement pas de réponses toute faites ou de recette magique. Tout cela dépend de plusieurs éléments.

Rappel, quels sont les « curseurs » de la condensation ?

La condensation découle de trois paramètres : la température de l’air de la pièce (et donc du chauffage, indirectement), du taux d’humidité contenu dans l’air, et enfin, de la température de la surface (où apparaissent les gouttelettes dans un premier temps avant que les moisissures ne fassent leur arrivée).

Si je chauffe plus, j’augmente ou je diminue la condensation ?

Un air plus chaud peut contenir plus d’humidité qu’un air plus froid.
Et donc, chauffer va augmenter le phénomène.

Mais pas uniquement…

Il faut tenir compte de l’évolution de la température de la surface par rapport à la température de l’air ambiant… je m’explique :

Une pièce où la température de l’air est de 19 °c pour une humidité relative de 50 % (taux humidité ou d’hygrométrie de l’air normale dans une habitation) -> L’air se condensera sur les surfaces dont la température est inférieure ou égale à +/- 8 °c.

Si j’augmente la température en intensifiant le chauffage pour arriver à 22°c, l’air se condensera sur les surfaces dont la température est inférieure ou égale à +/- 11,1 °c soit 3°c en plus.

Il est vrai qu’avoir une surface intérieure inférieure à 11°c est plutôt rare. Mais si me trouve dans une chambre ou dans une cuisine où le taux d’humidité pourrait atteindre 75 %, le phénomène de condensation risque alors de s’enclencher.

Dans une pièce où la température de l’air s’élève à 22°c pour une humidité relative de 75 %. ->, l’air se condensera sur les surfaces dont la température est inférieure ou égale à +/- 17,4°c !

Or, dans une maison ou un appartement « classique » (murs peu ou pas isolés) on rencontrera souvent des températures inférieures à 17°c lors de périodes plus froides, particulièrement dans les coins où l’air chaud circule moins et s’il existe des ponts thermiques.

Et donc, trop chauffer si la température des parois intérieures ne suit pas (anciens murs peu ou pas isolés) risque d’augmenter l’apparition d’humidité en surface qui se traduira ensuite, en moisissures et champignons.

Et inversement ? si je chauffe moins, aurai-je plus ou moins de condensation?

Si l’on réduit la différence entre la température intérieure et extérieure, on réduira également la condensation sur les parois.
De surcroit, un air plus froid contient moins d’humidité.

Voici quelques exemples concrets :

• Une pièce où la température de l’air s’élève à 14 °C pour une humidité relative de 50 %. -> L’air se condensera sur les surfaces dont la température est inférieure ou égale à +/- 4 °C.
• Une pièce où la température de l’air s’élève à 14 °c pour une humidité relative de 75 %. -> L’air se condensera sur les surfaces dont la température est inférieure ou égale à +/- 10 °c (rappel, 17°c pour une température ambiante de 22°c).

Et donc, un air, si il est froid, condensera moins sur des parois qui sont froides.

Mais si je cuisine, je repasse, ou je prends ma douche ou mon bain, une formation de vapeur d’eau va se plaquer contre les parois froides et instantanément provoquer une grande quantité de gouttelettes et, à terme, des moisissures.

Conclusion

Froid dans froid, ça passe… Mais si le chaud arrive, choc thermique se créé et c’est la catastrophe!

A contrario, trop chauffer risque d’augmenter la condensation car l’air chauffe très vite, les murs beaucoup moins et un air chaud contient plus d’eau.

Une expertise humidité objective qui reprend les températures intérieures*, le taux d’humidité intérieur*, des températures de surfaces couplée avec une thermographie, permettra de mettre en évidence les origines et de comprendre ces désordres et donc, de les diminuer ou les résoudre.

La condensation est un phénomène physique assez simple. Mais pour la comprendre, il est nécessaire de disposer des bonnes données.

* la température intérieure et le taux d’humidité intérieur peuvent être captés à l’aide de ces enregistreurs de données que nous plaçons dans les lieux à analyser.