L’humidité ascensionnelle est une des pathologies du batiment les plus communes.
C’est un phénomène que l’on rencontre tant dans les anciennes que dans les nouvelles constructions.
L’humidité ascensionnelle vient du mot « ascension ». C’est donc une humidité qui « monte » dans les murs.
Pourquoi l’humidité monte t’elle dans le mur?
On peut comparer l’humidité ascensionnelle dans un mur à des sucres que l’on pose dans un liquide.
A l’instar du morceau de sucre, le mur va absorber le liquide dans lequel il est en contact par capillarité.
Pour éviter cette migration d’humidité dans les murs lors de la construction, on va placer un « diba » – une membrane étanche – à la base du mur, sur toute l’épaisseur de celui-ci.
Si elle est manquante, mal mise, déchirée, les remontées capillaires se déclarent.
Quels sont les éléments déclencheurs ou aggravants de l’humidité ascensionnelle?
L’élément déclencheur est l’absence ou la perte d’efficacité de la membrane « diba ».
Ce « diba » est une feuille « étanche » en polyéthylène ou goudronnée qui se place à la base du mur afin d’empêcher la montée de l’humidité dans le mur.
Lorsqu’on parle d’efficacité de cette bande d’étanchéité, on prend en compte la matière dans laquelle elle est fabriquée.
Dans les années 70, ces membranes étaient le plus souvent en bitume. Aujourd’hui, 50 ans plus tard, cette membrane est devenue sèche, craquelée et est moins – ou plus du tout – étanche.
Les membranes fabriquées de nos jours (en polyéthylène) ont une durée de vie plus longue. Mais parfois, elles sont également absentes, mal placées ou encore déchirées…
Ensuite, la porosité du matériau et du liant (ciment, mortier) va induire plus ou moins d’humidité ascensionnelle.
Plus le matériau ou liant est poreux, plus l’effet buvard sera important.
Un mur en pierre calcaire tendre (pierre de France, de Bourgogne, de Cobertange, etc.) absorbera énormément d’humidité.
Une pierre en granit (pierre bleue, granit de Bretagne, etc.) n’absorbera rien… Mais c’est alors le matériau entre les pierres – le mortier ou le ciment – qui absorbera l’eau.
Les briques, les mortiers ont aussi des degrés différents de porosité qui influenceront sur la quantité d’humidité dans le mur ou la hauteur visible de l’humidité ascensionnelle.
Comment diagnostiquer, reconnaitre et mesurer l’humidité ascensionnelle?
Visuellement, on pourra observer ce genre de dégradation:
- Auréoles sur les plâtres;
- Taches derrière le papier peint;
- Plinthes qui se décollent;
- Carrelages qui sonnent creux, tombent;
- Poussière blanche sur les murs (salpêtre);
- Moisissures derrière les meubles;
- Éléments en bois en contact avec le mur humide qui pourrissent (gîtage, plinthes, etc…);
- Les plâtres sonnent creux;
- Boursouflures, cloques.
On peut utiliser, aussi, des outils de mesure en surface comme le Protimeter ou Gan.
Ces appareils permettent de déterminer le taux d’humidité en surface des murs ainsi que l’humidité des plâtre ou du ciment.
Se fier à ces seules données peut être source d’erreur: lors d’un pontage des plâtre ou une ancienne contamination due au salpêtre, on aura un taux d’humidité important en surface (détecté par le Protimeter) et exactement les mêmes dégradations visuelles en surface.
Mais le mur sera sec au cœur!
Un fuite dans une canalisation (chauffage, arrivée d’eau, eau chaude) ou dans une décharge (cuisine, salle de bain, wc) peut avoir aussi les mêmes symptômes visuels et les mêmes résultats avec certains testeurs.
Dans ce cas, un traitement ou travaux contre l’humidité ascensionnelle ne servira à rien.
L’emploi de la bombe à carbure, de différents outils spécifiques et une analyse globale des lieux, des plans, du circuit d’égouttage / chauffage / eau de ville lors du diagnostic – expertise humidité sera gage d’exactitude dans la recherche et les solutions.
Quels sont les travaux ou traitements pour stopper l’humidité ascensionnelle?
Certaines entreprises placent, après avoir réalisé une saignée, de nouvelles membranes dans le mur. C’est long, très cher et implique qu’il n’y ait pas de câbles électriques ou tuyaux dans les murs.
La méthode la plus « douce » est l’injection d’un « silicone », un Silane Siloxane sous forme de crème ou sous forme liquide à la base du mur.
Cette barrière chimique remplace la membrane absente ou détériorée, stoppant dès lors les remontées capillaires.
La réussite du traitement dépendra autant de la technique de mise en œuvre que du produit employé et plus spécifiquement, de sa concentration.
De plus, des éléments peuvent, malheureusement, entraver la réussite de ces traitements: présence de nombreuses cavités dans le mur, taux de nitrate – salpêtre important, humidification de la maçonnerie par la façade ou par la fuite d’une canalisation lors de la « prise », de la « cristallisation » du produit injecté, etc.
Tous ces éléments doivent être pris en compte avant la réalisation des travaux.
Jusqu’à présent, les méthodes de traitement électromagnétiques ou d’inversion de polarité (placement d’un « boîtier », de câbles électriques à la base des murs, etc.) n’ont donné aucun résultat probant (Voir le Builwise – Centre Scientifique et Technique de la Construction) .
Que faire des plâtres, des enduits touchés par cette humidité ascensionnelle?
Les zones devront être décapées, jusqu’à la maçonnerie mère (avec une sécurité de 20 à 30cm).
Bien souvent, ces enduits de surface ont été contaminés par du salpêtre.
Comme le salpêtre est présent dans le matériau (brique, bloc, mortier), son extraction est impossible.
Chaque fois qu’une nouvelle couche de plâtre ou de ciment (à base d’eau) sera enduite ou qu’une nouvelle couche de peinture (à base d’eau) sera appliquée sur le mur, ces sels vont être ravivés, réveillant ainsi les nitrates qui réapparaîtront en séchant sous forme de salpêtre.
Si l’on veut appliquer un nouvel enduit (plâtre, ciment), il faut le séparer du support contaminé avec des membranes dédiées ou en créant une cloison indépendante.
Conclusion
Comme pour tous les problèmes liés à l’humidité, que ça soit le salpêtre, la condensation, la présence de champignon, les murs contre terre, il est primordial de poser le bon diagnostic dès le départ.
On peut facilement se tromper, car les signes visibles et extérieurs peuvent être analogues.
L’utilisation de certains outils de détection seuls peut induire en erreur.
Ce n’est qu’en réalisant un réel diagnostic humidité, en recoupant les différents résultats des différents outils et les différentes observations faites sur place que l’on découvrira la vraie source du problème et donc la solution définitive et pérenne.
Si on choisit la solution d’injection de silane siloxane, il faudra aussi être très attentif à la technique employée (placement de « barrières verticales », du niveau où l’on positionne la nouvelle barrière, profondeur des trous, par exemple) ainsi que du produit que l’on utilise et la concentration de ce dernier.
La nature du mur et le revêtement intérieur et extérieur vont aussi jouer un rôle important dans la réussite – ou non – du traitement.
Dans ce cadre, nous pouvons réaliser de diagnostic humidité indépendant, valider un devis, les produits, la technique de pose ainsi que les travaux à exécuter ou déjà accomplis.
Nous pouvons aussi évaluer l’asséchement des murs traités après traitement ou travaux avec la bombe à carbure.